Salome (Det Kongelige Teater, København)

Salomé, opéra composé en 1905 par Richard Strauss, est réalisé par Stefan Herheim et présenté à l’Opéra de Copenhague jusqu’au 3 juin 2016. 

https://kglteater.dk/det-sker/sason-2015-2016/opera/salome/

L’histoire nous transporte il y a quelques siècles, dans le palais d’Hérode au début de l’ère chrétienne, alors qu’Hérode organise une fête. Ce dernier est marié à Hérodiade, la mère de Salomé. Le spectacle commence par le capitaine de la garde, Narraboth, qui observe avec passion la jeune Salomé. Pendant ce temps, le prophète Jochanaan emprisonné annonce le retour du fils de Dieu, mais personne ne comprend ses propos. Intriguée et piquée d’une curiosité inexpliquée, Salomé veut absolument le voir et demande aux gardes de le faire sortir. Sachant l’effet qu’elle fait à Narraboth, elle use sa ruse par la séduction et le persuade d’ordonner aux gardes de libérer le prophète pour qu’elle puisse le voir. À sa vue et par ses propos, elle tombe éperdument amoureuse de lui. Narraboth, qui ne peut supporter de la voir ainsi envers un autre homme, se plonge un poignard dans le ventre et meure au pieds de Salomé, qui n’en a que faire. Jochanaan, qui ne vit que pour la spiritualité, repousse les avances de Salomé, qui veut à tout prix l’embrasser et s’éloigne d’elle. 

Hérode et Hérodiade retrouvent Salomé qui s’était éloignée de la fête. Hérode n’a d’yeux que pour sa belle-fille, ce qui frustre sa femme. Il implore Salomé de danser pour lui, et elle fini par accepter quand il offre de lui donner tout ce qu’elle veut en échange. Après une dance qui ensorcèle tous les convives, elle fait sa demande à Hérode: elle veut, sur un plateau d’argent, la tête du prophète. Il la supplie de lui demander autre chose, parmi toutes les richesses qu’il a à offrir, car il craint en fait que Jochanaan soit un homme saint et ne veut pas l’exécuter. Il fini par céder, et offre à Salomé la tête du prophète. Celle-ci peut maintenant embrasser ses lèvres, en se vengeant de celui qui n’a pas voulu d’elle. Hérode, indigné par la scène, ordonne de faire exécuter Salomé.

Une histoire pleine de drame et d’émotion, rapide mais foudroyante. Le plus important dans le décor est la place que prend la lune: elle couvre presque l’entièreté du fond, et avec un jeu de projection, évolue au fil du spectacle avec les émotions et les perspectives des personnages. Chacun voit la lune de la façon dont il voit le monde ou les femmes, et la lune s’adapte à leurs propres rêves et croyances. Le reste du décor est formé des murs extérieures du palais, qui sont en fait un mur étoilé merveilleusement scintillant. Tous sont habillés de noir et de pierres brillantes, mis à part Salomé qui est tantôt en blanc, tantôt en couleurs vives.

Des contrastes marqués, entre le désir et le rejet, l’adoration du corps et l’adoration de l’esprit, entre la lune froide et la lune bouillante. Entre l’amour et la mort. Une représentation moderne et osée, bourrée de dynamisme et d’étonnement tant par l’histoire que par l’adaptation.

Auteure : Sandrine Reny

Crédit photo: https://kglteater.dk/det-sker/sason-2015-2016/opera/salome/

 

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